
DAVID & JONATHAS
M-A Charpentier (1643-1704)
Tragédie biblique en cinq actes avec prologue sur un livret du Père Bretonneau, créée en 1688 à Paris.
Reinoud Van Mechelen, David
Caroline Arnaud, Jonathas
David Witczak, Saül
François-Olivier Jean, Pythonisse
Antonin Rondepierre, Joabel
Geoffroy Buffière, L’ombre de Samuel
Virgile Ancely, Achis
Ensemble Marguerite Louise, Chœur et orchestre
Gaétan Jarry, Direction

CHARPENTIER : DAVID & JONATHAS
Voici le chef-d’œuvre de Charpentier, et l’un des miracles de l’opéra baroque !
Si Marc-Antoine Charpentier passa l'essentiel de sa carrière sans pouvoir accéder à l'Opéra, dont Lully avait le privilège royal, il put cependant créer un chef-d'œuvre lyrique dans des conditions très particulières. En 1688, le collège Louis Le Grand, dans la tradition de pratique théâtrale, musicale et chorégraphique des Jésuites, représenta ainsi sa tragédie lyrique David et Jonathas, aux actes intercalés entre ceux de la pièce de théâtre Saül. Cette œuvre musicale relate sur un sujet bien connu de l’Ancien Testament, l'amitié profonde - l’amour biblique - de David et de Jonathas, fils du Roi Saül (ce dernier persuadé de la trahison du jeune David, passé dans le camp Philistin après son bannissement). L'affrontement inévitable de leurs armées conduit Saül vaincu au suicide et Jonathas à la mort dans les bras de David victorieux…
L'extraordinaire inspiration de la musique de Charpentier, la force dramatique du livret, et l'émotion intense qui se dégage de l'œuvre, lui firent connaître dès l'époque un grand succès, dont témoignent plusieurs reprises dans d'autres collèges jésuites. Le présent spectacle se veut un rêve baroque : représenter le drame sacré David et Jonathas dans la Chapelle Royale de Versailles, avec un décor somptueux d’Antoine et Roland Fontaine, des costumes de Christian Lacroix, la mise en scène baroque et éclatante de Marshall Pynkoski, la chorégraphie de Jeannette Lajeunesse Zingg, et l’admirable vision musicale de Gaétan Jarry conduisant des solistes d’exception. Voici la version vibrante des amours fusionnelles et funestes de David et Jonathas...
Coproduction Opéra Royal / Château de Versailles Spectacles / Musikfestspiele Potsdam Sanssouci
Cette nouvelle production est rendue possible grâce au généreux soutien de Aline Foriel-Destezet
Avec le soutien exceptionnel de la Fondation de l’Opéra Royal

PRESSE
Charpentier en majesté
Rarement enregistré, David et Jonathas compte parmi les chefs-d'oeuvre de l'opéra français au XVIIe siècle. En voici la version de référence moderne, captée à Versailles et diffusée à la fois en CD, DVD et Blu-ray.
Dès les premières mesures, l'ensemble Marguerite Louise suggère un Grand Siècle chatoyant et fourni. Il sait être martial quand il le faut, et rural avec ironie. Et quelle amplitude dans la "Chaconne" couronnant l'acte II !
L'échange entre le déchirant Saül de David Witczak et l'impétueuse Pythonisse de François-Olivier Jean place, d'emblée, l'interprétation à haut niveau émotionnel. La silhouette ductile du premier s'oppose à l'opulente créature, dont les intonations acides torturent l'âme de ce roi shakespearien.
Les trompettes guerrières offrent un brillant prélude aux épanchements savamment articuliés de Reinoud Van Mechelen, la plus sensible haute-contre à la française depuis Cyril Auvity. On redécouvre, à sa juste valeur, le timbre enfantin du Jonathas de Caroline Arnaud, le fielleux Joabel d'Antonin Rondepierre, Geoffroy Buffière grondant l'Ombre de Samuel et Virgile Ancely incarnant le dévoué Achis.
Les choristes de l'ensemble Marguerite Louise, scindés en petit choeur à huit et un grand choeur à vingt, spatialisent cette rhétorique des masses sonores apprises par Marc-Antoine Charpentier dans la Rome de Carissimi. Chacun est emporté par la direction nerveuse de Gaétan Jarry, qui offre la version audio quasi idéale de ce chef d'oeuvre, égalant celle, toujours splendide malgré son âeg (1981), du regretté Michel Corboz (Erato / Warner Classics).
Pour ce qui est du DVD, réalisé par l'excellent Olivier Simmonet, il surclasse la captation effectuée au Festival d'Aix-en-Provence, en 2012, sous la baguette de William Christie et dans une mise en scène d'Andreas Homoki (BelAir Classiques)."
Opéra Magazine- Vincent Borel - été 2023